«À la table de notre Seigneur»: la cène selon Farel (1)
Guillaume Farel (1489-1565) est l'un des fondateurs du protestantisme de langue française. Dauphinois, élève de Lefèvre d'Etaples à Paris, déçu par Briçonnet à Meaux, fréquentant ensuite les grands réformateurs de langue allemande de Suisse et de Rhénanie (Zwingli à Zurich, Œcolampade à Bâle, Bucer à Strasbourg) tout en expérimentant les nouvelles pratiques pastorales dans des terroirs aussi divers que Montbéliard, Aigle, Morat, Neuchâtel ou Genève, il est chargé vers la fin des années 1520 «d'écrire en langue vulgaire pour donner quelque instruction à ceux qui ne savent en latin en touchant brièvement quelques points sur lesquels le monde n'était pas bien enseigné afin que tous ceux de la langue française pussent avoir plus droite intelligence et connaissance de Jésus» (1). Ce Sommaire et brève déclaration rencontre un grand succès et est la première tentative d'exposition de la nouvelle foi en français avant Calvin (que Farel poussera très vite à prendre des res